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Elle ne revint qu'une demi-heure plus tard, mais ça lui avait suffi pour se fourrer dans son lit. Trempé, bien sûr. Elle se mit à hurler, il se boucha les oreilles.
« Tu vas pas te réchauffer, de toute façon, si tu gardes tes habits mouillés, andouille ! Enlève tes fringues, je vais pas le faire pour toi, quand même. »
Il obéit et les jeta en boule à côté du lit. Elle espéra qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle les ramasse. Elle lui jeta un tee-shirt, qu'il regarda d'un air sceptique.
« Oh, ça va, y a personne qui te verra avec ! » râla Lola.
Mais que boulet, ce mec ! Jamais content ! Elle lui apporta un verre d'eau pour qu'il puisse prendre ses médicaments. En le regardant se redresser avec difficulté, elle se demanda s'il était bien normal qu'elle éprouve autant de plaisir à le voir souffrir. C'était Lyo, d'accord, mais quand même...
« Tu es gentille... » murmura-t-il sans la regarder, d'une voix faible.
Elle culpabilisa presque. Elle n'était pas certaine qu'il ait raison.
« Je peux savoir ce que tu fous là ?
- Je pouvais pas rester chez moi.
- Pourquoi ?
- Hier, il faisait chaud. Alors j'ai ouvert la fenêtre, j'arrivais pas à dormir. Cette nuit, il y a eu un orage. Quand je me suis réveillé, il faisait super froid.
- Alors t'es venu ici. En toute logique.
- Oui.
- Non ! Pourquoi t'es pas allé chez ta copine meurtrière ?
- Je veux pas qu'elle me voit comme ça... grogna-t-il.
- Mais moi, tu t'en fous, conclut Lola. Oui, comme ça, c'est logique. »
Il lui offrit un immense sourire un peu moqueur, elle eut envie de le tuer. Encore.